IN HOC SIGNO VINCES

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« Ils te feront la guerre, mais ils ne te vaincront pas »






























"L'idée seule de l'état démocratique lui tordait les entrailles.."

BOYLESVE











jeudi 5 février 2009

La Guerre des nazis contre le tabac










Robert N. Proctor est un épistémologue Américain qui a publié plusieurs
livres sur l'hygiénisme racial. Son ouvrage "La Guerre des nazis contre le
cancer" retrace la lutte acharnée, contre tous les cancers, des nazis au pouvoir
en Allemagne, de 1933 à 1945. Pour le grand public, la période nazie est
souvent synonyme du massacre des juifs et de l'invasion de l'Europe. Mais ce
n'est qu'une facette de la politique allemande de 1933 à 1945.

Avant de construire des camps de travail et d'y enfermer les populations des
pays de l'est, les homosexuels, les tziganes, les opposants politiques, et les
juifs pour faire tourner leurs usines, les nazis menèrent une guerre contre le
tabac et l'alcool. Quand l'ordre doit régner pour le bien de la production
nationale, fumer et boire deviennent inutiles. Quelques années après l'arrivée
d'Hitler (ancien fumeur) au pouvoir, le tabac fût interdit dans les trains, les
bus, les hôpitaux et certaines grandes entreprises. Le soi-disant «tabagisme
passif» fût inventé par les nazis en 1939, par Fritz Linckint.

Cette guerre ne marcha pas du tout : la consommation de tabac ne cessa
d'augmenter en Allemagne, plus que dans tous les autres pays européens.
Mais les nazis n'osèrent pas aller aussi loin que l'OMS et ses partenaires
industriels, aujourd’hui, à savoir : interdire le tabac dans les CHR. La lecture
de cet ouvrage donne un éclairage intéressant sur notre époque supposée
«moderne». Voyons, grâce à cet ouvrage, quelle était l'approche des nazis au
sujet du tabac et comment ils utilisèrent les scientifiques pour régenter la vie
en société :

"La Guerre des nazis contre le cancer"
Robert N. Proctor
Les Belles Lettres
1999

Extraits :

"L'épidémiologie allemande du tabac fut, pendant un temps, la plus avancée
au monde, comme ce fut le cas pour beaucoup d'autres aspects de la lutte
antitabac. L'élite médicale nazie soutenait fortement la recherche sur les
risques liés au tabac. "

[...]

"Dans la conception du monde nazi, le tabac était un poison génétique; une
cause de stérilité, de cancers, de crises cardiaques ; une saignée dans les
ressources nationales et une menace pour la santé publique. Le parti nazi
lança une importante campagne antitabac qui comprenait une éducation
sanitaire du public à une large échelle, des interdictions de certaines formes
de publicité et des interdictions de fumer dans de nombreux espaces publics.
Les mesures agressives prises dans cette direction allaient de pair avec
l'insistance plus large du régime sur la nécessité d'une « direction sanitaire »
exercée par les médecins (Gesundheitsführung), comprenant à la fois les
mesures sanitaires préventives et la primauté du bien public sur les libertés
individuelles - le soi-disant devoir d'être en bonne santé (Gesundheitspflicht).
"
[...]

"Dans son ouvrage publié en 1924 et intitulé "Die rauchende Frau" (ndlr : la
femme fumeuse), Robert Hofstätter, gynécologue viennois misogyne, attribua
des dizaines de maladies féminines - notamment les crampes menstruelles,
l'atrophie utérine et le dysfonctionnement ovarien - à l'action de l'herbe
diabolique et en appela à la reconversion des champs de tabac en vergers et
potagers. "

[...]

"Les hygiénistes raciaux s'opposaient au tabac par crainte d'une corruption du
plasma germinatif allemand, les hygiénistes industriels s'y opposaient parce
qu'ils redoutaient une réduction de la capacité de travail. Les infirmières et les
accoucheuses pensaient qu'il avait des effets néfastes sur l'« organisme
maternel. » On accusait le tabac d'être « une force corruptrice dans une
civilisation décadente devenue paresseuse », une cause d'impuissance chez les
hommes et de frigidité chez les femmes. La rhétorique de la période nazie
contre le tabac s'inspirait de la rhétorique eugéniste d'une génération
antérieure, à laquelle s'ajoutait une éthique de la pureté corporelle et de la
performance au travail. On qualifiait le tabac d'« épidémie », de « fléau »,
d'« ivrognerie sèche » et de « masturbation des poumons. »"

[...]

"On disait que fumer rendait les femmes plus difficiles à marier parce qu'elles
vieillissaient plus vite et avaient tendance à perdre leur beauté. "

[...]

"Martin Staemmler, influent médecin nazi, affirma que la consommation de
tabac par les femmes enceintes était responsable de l'augmentation du
nombre d'enfants mort-nés et de fausses couches. "

[...]

"Le tabac causait une allégeance à un élément étranger, à une époque où
l'esprit et le corps étaient supposés appartenir au Führer. "

[...]

"On ne sait pas s'il arriva que des personnes dépendantes du tabac fussent
incarcérées du fait de leur dépendance, mais on sait en revanche que le sort
s'acharna sur des personnes dépendantes d'autres substances. En 1941; le
chef de la santé du Reich, Leonardo Conti, ordonna la création d'un bureau
chargé d'enregistrer les personnes dépendantes et de combattre la
dépendance ; on établit des registres semblables pour les alcooliques, les sans
domicile fixe, etc. Il est possible que cette démarche ait inquiété les fumeurs,
étant donné que l'on considérait souvent l'usage du tabac comme une «
première étape » vers l'abus de substances plus fortes comme la morphine et
la cocaïne. L'Allemagne nazie était très sévère à l'égard des trafiquants de
drogue : un rapport de 1938 élaboré par les responsables américains des
narcotiques faisait l'éloge du régime nazi pour avoir jeté un célèbre vendeur
de drogue autrichien dans un camp d'internement « dans lequel il restera
sans doute toute sa vie. »"

[...]

"Armées de l'expertise scientifique et du pouvoir politique requis, les
autorités nazies limitèrent la consommation de tabac en utilisant une
combinaison de propagande, de relations publiques et de décrets officiels. Le
ministre de la Science et de l'Éducation ordonna que l'on discute des dangers
du tabac dans les écoles primaires et l'Office de la santé du Reich publia des
pamphlets pour conseiller aux jeunes de ne pas fumer. "

[...]

"À la fin des années 1930 et au début des années 1940, les activistes antitabac
réclamèrent l'augmentation des taxes sur le tabac, des interdictions dans le
domaine de la publicité ainsi que des interdictions des distributeurs
automatiques sans surveillance, et des ventes de tabac aux jeunes et aux
femmes durant leur période de fécondité. Les activistes réclamèrent
l'interdiction de fumer au volant et sur les lieux de travail, ainsi que la
création de centres d'assistance en matière de tabac. "

[...]

"On créa des centres d'assistance dans lesquels les « malades du tabac »
(Tabakkranke) pouvaient venir chercher de l'aide - à la fin des années 1930 il
existait des dizaines de centres de ce genre. On ouvrit des restaurants et des
sanatoriums sans tabac, souvent avec le soutien financier de la Ligue
allemande contre le tabac. "

[...]

"Les sanctions légales apparurent en 1938. Cette année, la Luftwaffe (ndlr :
l'armée de l'air) décréta une interdiction de fumer sur ses propriétés et la
Poste en fit de même. Des interdictions de fumer apparurent sur de
nombreux lieux de travail, dans les administrations publiques, des hôpitaux
et des maisons de repos, et on ordonna aux sages-femmes de ne pas fumer
pendant leur service. On conçut des voitures « non-fumeur » dans tous les
trains allemands avec une amende de deux reichsmarks pour les
contrevenants. "

[...]

"L'activisme antitabac culmina durant les septième et huitième années du
pouvoir nazi, encouragé par le succès des premières campagnes militaires et
la reconnaissance du fait que le rationnement pouvait fournir une excuse
acceptable pour demander un effort plus intense en vue de réduire la
consommation de tabac. "

[...]

"Le directeur de l'Institut de physiologie du travail de Dortmund soutint que
le tabac devrait être totalement interdit sur les lieux de travail en raison des
dangers du « tabagisme passif. » Le plus important journal médical
d'Allemagne fit un récit détaillé de la conférence et Hitler envoya un
télégramme souhaitant à l'assemblée « bonne chance dans votre travail
consistant à libérer l'humanité de l'un de ses plus dangereux poisons. »"

[...]

"Astel était le chef de l'Office des affaires raciales de Thuringe ainsi qu'un
antisémite notoire et un hygiéniste racial (il avait adhéré au parti nazi et à la
SS en juillet 1930) ; il était également un ardent défenseur de l'«euthanasie»
et visitait les hôpitaux locaux pour encourager les médecins à tuer leurs
malades psychiatriques (Astel était si exubérant dans son soutien au meurtre
des malades mentaux, qu'il fallut rappeler que l'opération était supposée
rester secrète). Il contribua à organiser le renvoi des juifs des postes
universitaires et participa plus tard à l'organisation des déportations vers les
camps de la mort. Astel était aussi un militant antitabac et ne buvait jamais
d'alcool ; il qualifia l'opposition au tabac de « devoir national-socialiste. » [...]
Selon lui, il fallait combattre le tabac « cigare par cigare, cigarette par
cigarette et paquet par paquet»."

[...]

"Les hygiénistes industriels exerçaient aussi des pressions parce qu'ils
s'inquiétaient de la perte de main-d'œuvre allemande occasionnée par le
tabac. À la fin des années 1930, les personnes qui s'absentaient de leur travail
pendant plus de quatre semaines à cause de « problèmes gastriques liés à la
cigarette» (en particulier les gastrites et les ulcères) devaient se faire
examiner dans un hôpital; les récidivistes - les personnes qui ne parvenaient
pas à arrêter de fumer - pouvaient être confiés à une clinique de sevrage de la
nicotine. »"

[...]

"On disait que les femmes juives et communistes étaient particulièrement
susceptibles de fumer et de transmettre leur habitude répugnante aux autres.
Les journaux d'hygiène raciale montraient des femmes décadentes avec des
cigarettes pendant à leurs lèvres."

[...]

"Au cours de sa jeunesse viennoise, Hitler avait fumé de vingt-cinq à quarante
cigarettes par jour, jusqu'à ce qu'il comprenne qu'il gaspillait beaucoup
d'argent et qu' « il jette ses cigarettes dans le Danube et n'y touche plus
jamais. » Il affirma également - aussi étrange que cela nous semble
aujourd'hui - que l'Allemagne n'aurait jamais connu sa gloire présente, s'il
avait continué à fumer. "

[...]

"Les Allemands ne connurent jamais la prohibition et ne souffrirent jamais
d'une réaction en retour contre le moralisme antitabac comme ce fut le cas
pour les médecins américains. Dans les années 1930, les médecins allemands
furent donc beaucoup plus enclins que leurs homologues américains à
approuver les revendications des activistes antitabac. Ils étudièrent avec plus
d'agressivité les effets du tabagisme et les condamnèrent plus généralement.
Les Allemands fustigèrent d'autant plus facilement le tabac qu'ils n'avaient
jamais souffert des excès moraux de la prohibition. "

[...]

"La consommation de tabac augmenta plus rapidement en Allemagne qu'en
France : les deux pays consommaient en moyenne 570 cigarettes par tête en
1932; en 1939 les Allemands en fumaient 900 et les Français seulement 670. "
[...]

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